Si il a renoncé a exiger le démantèlement pur et simple du système d'indemnisation des intermittent.e.s, le MEDEF entend bien réduire leurs droits, comme ceux de tous et toutes les chômeurs
Les droits spécifiques des intermittent.e.s ne s'apparentent pas à une subvention à la culture, mais constituent un régime de protection sociale reposant sur la solidarité interprofessionnelle pour des salarié-e-s qui cotisent et connaissent une forte précarité.
Pour les Alternatifs, ce système n'est pas un "archaïsme", mais préfigure ce que devrait être une solidarité collective assurant la sécurisation des parcours professionnels. L'enjeu est essentiel, dans une situation où de très nombreux.ses salarié.e.s en sont réduits à négocier, le dos au mur, des indemnités de licenciement
La lutte des intermittent-e-s constitue un enjeu global contre la précarisation et le chômage au même titre que la réduction du temps de travail. Elle pose aussi la question de la place de la culture, menacée, comme bien d'autres dimensions de nos vies, par la marchandisation généralisée et les politiques de régression sociale et d'austérité. Cette volonté de tout marchandiser s'accompagne d'un discours politique et médiatique visant à consolider l’idée qu’aucune autre vision de la société n’est possible, que ce sont les entreprises qui doivent être aidées, et pas les précaires qui seraient des "profiteur/ses".
Le 27 février, une première et forte mobilisation nationale a contraint le MEDEF à revoir son discours. Mais d'autres seront nécessaires pour le faire réellement reculer, toujours dans l’unité des professionnels du spectacle, mais aussi par le rassemblement le plus large avec tous les salarié-e-s, les précaires et les privé-e-s d’emploi.
Les Alternatifs, le 4 mars 2014