
Délit de solidarité – Marseille
Un an plus tard (et sur le
départ ?),
la préfecture solde ses comptes avec le RESF
En mars 2011, environ 200 manifestants se rassemblaient à l’appel du RESF à l’aéroport de
Marignane pour protester contre l’expulsion de M. Soilihi, père comorien de trois enfants scolarisés à Marseille.
Leur détermination permettait finalement qu’une famille ne soit pas démantelée, puisqu’elle contribuait à éviter l’embarquement de M. Soilihi, qui retrouvait femme et enfants le soir même.
Aujourd’hui, plus d’un an après les faits et alors que la page du Sarkozysme est
tournée, deux militants du RESF13 (bien connus et facilement identifiables, Florimond GUIMARD et Jean SICARD) se voient reprocher d’avoir passé
des portiques de sécurité destinés aux passagers !
Pour cela, ils encourent jusque 750€ d’amende « pour ne
pas s’être soumis au dispositif d’inspection filtrage en vigueur » !!!
A noter l’originalité de la procédure : c’est le préfet qui décidera de l’éventuelle amende et de son niveau, après
l’avis de la Commission Sûreté de l’aéroport qui se réunira le 19 juin 2012. Un ultime coup bas préfectoral avant un départ annoncé ?
Le RESF13 revendique l’action pacifique menée ce jour-là à l’aéroport de Marignane et assure de son soutien ses
militants inquiétés.
Il dénonce cette procédure qui vise à réprimer l’action citoyenne et spontanée d’un quartier, d’une école, d’une communauté,
de militants associatifs, syndicaux et politiques…
Ce genre d’actions, maintes fois réitérées dans les aéroports de France ces dernières années, a permis
de résister efficacement contre une politique du chiffre qui visait à expulser un nombre toujours plus grand de jeunes et de travailleurs Sans-Papiers.
Il y a 5 ans, une mobilisation similaire du RESF13 au même aéroport de Marignane avait elle aussi connue des suites
judiciaires. Des milliers de citoyens s’étaient alors mobilisés nationalement pour rappeler que la solidarité n’est pas un délit. Finalement, la justice avait
prononcé la relaxe.
Cette fois-ci la méthode est autre. Mais l’intention est la même : plutôt que de prendre la mesure de l’opposition
citoyenne, on vise à l’intimider.
Autant le dire clairement, c’est peine perdue : ce n’est ni par des amendes, ni des gardes à vue, ni des
procès que le combat du RESF et plus largement la solidarité avec les jeunes et familles Sans-Papiers s’arrêteront.
Cela prendra fin quand une majorité de législateurs tiendront compte de ce courant de pensée
solidaire, bien visible depuis près de 10 ans et qu’ilsdécideront d’assurer à tous les jeunes Sans-Papiers et leurs parents, le droit de vivre en famille, d’étudier et de
travailler.
En attendant, il serait incompréhensible que cette solidarité citoyenne, active, qui a contribué à
la défaite de Sarkozy se voit aujourd’hui sanctionnée.
Marseille, le 20 mai 2012
RESF13 – 61 rue Consolat 13001 Marseille – 06 31 32 48 65 – resf13@no-log.org