En date du 12 avril, les Alternatifs de l'Ardèche se sont adressés aux organisations syndicales locales (CGT, FSU, Solidaires et CNT), aux organisations politiques (PG, PCF, NPA,
Verts), aux associations ATTAC, etc. et à plusieurs centaines de citoyen-ne-s de l'Ardèche Méridionale afin d'envisager une mobilisation unitaire, plurielle et citoyenne sur la question des
retraites. Cette adresse consiste à relayer l'appel d'ATTAC et de la Fondation Copernic qui regroupe des signataires de l'arc de force des organisations citées ci-dessus. Dans ce même courrier,
nous proposons une réunion le lundi 26 avril en vue d'une 1ère apparition le 1er mai sous la forme d'un appel local d'une centaine de personnes reflétant la diversité militante et
citoyenne.
Cher-ère-s camarades,
La réforme des retraites va être un enjeu extrêmement important dans les semaines et les mois qui viennent.
L'appel pour sauver les retraites : Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites, émanant d'ATTAC et de la Fondation Copernic et signé par 370 personnalités :
universitaires, économistes, syndicalistes, militant-e-s associatifs et politiques a été rendu publique la semaine dernière. Il est déjà signé par plusieurs milliers de personnes et des
collectifs locaux se dessinent.
Nous pensons qu'il serait bien de relayer cet appel au niveau local (Ardèche méridionale) et de constituer un collectif composé de syndicalistes, de militant-es associatifs et politiques, de
citoyen-ne-s, etc.
C'est pourquoi nous proposons une 1ère réunion pour en débattre le :
lundi 26 avril à 18 h 00 à l'espace Combegayre à Aubenas
afin d'envisager collectivement la mobilisation, la communication et l'information en direction des salarié-e-s et des citoyen-ne-s sur notre territoire.
Nous pourrions rendre publique un appel d'une centaine de militant-e-s et citoyen-ne-s de l'Ardèche méridionale pour le 1er Mai.
D'ici le 26 avril, il est possible de transmettre des signatures que nous pourrions limiter à 7 ou 8 par organisation en respectant la parité.
Il y a urgence à engager la mobilisation, faisons-le collectivement dans l'unité et le pluralisme afin d'engager une réelle dynamique
citoyenne.
Salutations militantes,
Les Alternatifs 07,
Appel : (Pour signer l'appel voir lien ci-dessous)
"Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites
Le gouvernement français s’apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal au système de retraite par répartition en jurant une fois de plus que c’est pour le sauver. Le
bilan des réformes menées depuis 1993 est déjà catastrophique car toutes les dispositions prises (calcul sur les 25 meilleures années, indexation sur les prix et non plus sur les salaires des
actifs, allongement de la durée de cotisation sous peine de décote…) ont déjà fait baisser le niveau des pensions d’environ 20 %. Elles ont aggravé les inégalités déjà fortes entre les
pensions des hommes et des femmes. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit que le taux de remplacement moyen – niveau de la retraite par rapport au salaire, passerait de 72 % en
2007 à 59 % en 2050. Cette dégradation continuera donc de frapper les actuels retraités et touchera également les générations suivantes.
Malgré ce bilan désastreux, le gouvernement veut aller encore plus loin en supprimant l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans en le portant à 62, voire 65 ou
67 ans, comme le demande le Medef, et en remettant en cause le calcul sur les six derniers mois d’activité des retraites du secteur public. Jumelées avec un nouvel allongement de la durée de
cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, ces mesures condamneraient à la pauvreté la plupart des futurs retraités, surtout les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaîtront
des périodes de chômage et de précarité importantes. Ce sont les salarié-es les plus jeunes qui subiraient les effets cumulés de ces orientations au moment de partir à la retraite.
Le gouvernement et le patronat persistent à vouloir durcir les conditions de départ en retraite alors même que les entreprises continuent de se débarrasser des
salariés âgés avant qu’ils aient acquis la totalité de leurs droits. Exiger que les salariés travaillent et cotisent plus longtemps, alors que l’âge moyen de cessation d’activité est de 59 ans,
ne vise qu’à baisser le niveau des pensions. De plus, cette logique remet en cause la solidarité intergénérationnelle. Il n’y a aucun sens à augmenter l’âge de la retraite alors que le chômage de
masse sévit pour les jeunes. Au lieu de voir dans la retraite par répartition une transmission perpétuelle et solidaire de la prise en charge d’une génération par la suivante, le gouvernement et
le patronat, afin d’attiser la division, la stigmatisent comme un fardeau pour la seule génération à venir.
Le danger ne s’arrête pas là. Le COR dessine les contours d’une réforme pour remplacer notre système par un autre « par points » ou « par comptes
notionnels ». Dans les deux cas, il s’agirait de ne plus avoir à assurer un taux de remplacement du salaire défini à l’avance et de faire de la variation du niveau des pensions le moyen
d’équilibre financier des régimes. Cela aggraverait encore la baisse du niveau des pensions et contraindrait les salariés, particulièrement les salarié-es pauvres et effectuant les travaux
pénibles, à travailler toujours plus longtemps.
La vraie raison des mesures qui s’annoncent n’est pas liée à la démographie. La crise financière a provoqué une récession et donc une flambée des déficits publics. Les États continuent benoîtement à financer leurs déficits en empruntant sur ces mêmes marchés financiers qui ont provoqué la crise. Réduire ces déficits pourrait se faire par une taxation du capital. Mais les spéculateurs refusent évidemment cette solution, demandent que les États donnent des gages et exigent une réduction des dépenses publiques.
Une alternative à cette régression sociale existe pourtant. A moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins sociaux liés
à l’augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de
le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire aux retraites est réalisable puisqu’il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB jusqu’en 2050, à comparer
avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des dernières décennies et avec l’explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à
8,5 % en 2007. Il est donc juste d’augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s’attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition
d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ. Il s’agit là d’un choix
politique de justice et de solidarité.
La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es,
l’idéologie absurde du « travailler toujours plus » et la destruction des solidarités sociales. Nous souhaitons contribuer à une vaste mobilisation citoyenne (réunions publiques, appels
locaux…) pour stopper cet engrenage.
Signer en ligne : http://blog.exigences-citoyennes-retraites.net/