Communiqué des Alternatifs
Le 6 juillet dernier, Daniel Derguy, est arrêté à Cahors sous le coup d’un Mandat d’arrêt européen lancé par les
autorités judiciaires d’exception espagnoles. Il est relâché le 13 juillet, après une semaine de grève de la faim, pour
complément d’information demandé par le tribunal d’Agen.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 1994, concernant un colis piégé qui ne fit aucune victime. Or, Daniel Derguy fut
condamné en 1996 par l’Etat français, à une peine de 20 ans d’emprisonnement, pour association de malfaiteurs en raison de sa militance au sein de l’ETA. Il
a purgé une peine de prison de 12 ans et est en liberté conditionnelle depuis 2008, avec des conditions très contraignantes.
Il est clair que cette manœuvre est avant tout politique. C’est une réponse de l’état français à la forte mobilisation engagée
contre le Mandat d’Arrêt Européen qui vise Aurore Martin et à l’échec cuisant qu’il a rencontré dans sa tentative de l’arrêter pour la remettre aux autorités
espagnoles. C’est la mise en pratique d’une idéologie sécuritaire néo-conservatrice, instaurant un arsenal judiciaire permettant de poursuivre et
réprimer tout mouvement d’opposition.
Alors qu’un processus de sortie de ce conflit politique est envisageable et se met en place (trêve unilatérale, permanente et
vérifiable de l’ETA depuis le mois de janvier, engagement international avec notamment la Fondation Berghof, des élus européens du “basque friendship group”)
il est manifeste que ni l’état espagnol ni l’état français ne souhaitent s’engager dans un processus démocratique de résolution du conflit basque.
Les Alternatifs seront attentifs à la décision que prendra le tribunal d’Agen, le 27 juillet, concernant
l’application du mandat d’arrêt européen.
Les Alternatifs sont partie prenante de la mobilisation contre les lois d’exception et le mandat d’arrêt européen. Nous
apportons notre soutien à tous les militants et militantes basques favorables à un processus démocratique et engagé-e-s dans la lutte pour la reconnaissance
du droit à l’autodétermination de leur peuple.
Le 23 juillet 2011