Denis Sieffert - 19 mai 2010
APPEL DE SOUTIEN À POLITIS
L’ancien ministre s’estime diffamé par une tribune parue dans Politis le 18 juin 2009. Le texte
portait les signatures de huit personnalités du monde universitaire, scientifique ou associatif. Politis revient sur le fond des débats qui, depuis vingt ans, l'opposent à Claude Allègre.Depuis
le 19 mai, Denis Sieffert, directeur de la publication de Politis, et sept auteurs du texte « Claude Allègre, question d’éthique » sont mis en examen.
Soutenez Politis et les auteurs de cette tribune contre les tentatives d’intimidation de Claude Allègre. Demandez le retrait de la plainte, et prononcez-vous pour un débat public avec Claude
Allègre sur les sujets abordés dans le texte incriminé.
Signez la pétition
http://www.politis.fr/Proces-Allegre-signez-la-petition,10573.html
jeudi 20 mai 2010, par Denis Sieffert
À l’heure où nos lecteurs découvriront ces lignes, les auteurs d’une tribune publiée par Politis le 18 juin 2009, ainsi que le directeur de la publication, auront été mis en examen pour «
diffamation publique envers un fonctionnaire public ». Ledit fonctionnaire n’est autre que Claude Allègre, dont Patrick Piro brosse le portrait dans les pages suivantes. Nous n’aimons guère
l’adjectif « controversé » qui, dans tant de débats publics, sert à insinuer pour ne pas avoir à affirmer. Mais s’il s’applique à quelqu’un, c’est bien à Claude Allègre. L’homme est de nouveau,
aujourd’hui, au cœur d’une controverse qu’il a lui-même provoquée en contestant violemment les travaux des climatologues qui nous mettent en garde contre les conséquences de certaines activités
humaines sur l’avenir de la planète. Il est entré dans ce débat comme toujours, sans être trop regardant sur les moyens ni les arguments. Comme un mauvais rugbyman dans la mêlée : en piétinant
ses adversaires. Contrairement à la présentation que l’on fait de lui dans certains médias complaisants, il n’est pas un « sceptique ». Le scepticisme ne peut pas plus s’appliquer aujourd’hui aux
conclusions des climatologues du monde entier qu’à la rotondité de la terre. Ce que M. Allègre appelle improprement scepticisme, c’est l’incrédulité de l’ignorance. Et pire encore :
l’exploitation de cette incrédulité par quelqu’un qui sait.
Mais, en juin 2009, lorsqu’est paru sous le titre « Claude Allègre : question d’éthique » le texte
de Politis, l’important personnage avait une autre actualité. On parlait de lui comme ministrable
dans le gouvernement Fillon. Il s’apprêtait à devenir dans le domaine des sciences et de l’éducation ce qu’Éric Besson, ancien socialiste comme lui, est à la solidarité et aux droits de l’homme.
Aurions-nous, malencontreusement, interféré dans ce calendrier ? Serait-ce la cause de la colère de Claude Allègre à notre égard ? Quoi qu’il en soit, nous voulons dire ici que, ce texte, nous
sommes fiers de l’avoir publié et nous l’assumons pleinement aux côtés de nos sept amis – sept, hélas, et non pas huit, puisque Jean-Yves Barrère, emporté par la maladie, nous a quittés depuis.
Ce texte, il peut se lire comme un bilan critique de toute une carrière. Mais aussi comme prémonitoire de la polémique sur le climat. Preuve de sa double actualité.