RÉSOLUTION DE LA COORDINATION NATIONALE DES ALTERNATIFS RÉUNIE LES 25 & 26 SEPTEMBRE 2010
Deux ans après le début de la crise financière et malgré des discours de façade, l'offensive de l'oligarchie financière n'a jamais été aussi forte. Partout en Europe, elle démantèle les services publics, détruit l'emploi, remet en cause les salaires socialisés, institutionnalise la précarité En Grèce, en une seule nuit (le 5 mai) tout le projet global de l'ultra-libéralisme a été mis en application, approuvé par le FMI, la Banque centrale européenne et le gouvernement social-libéral, largement applaudi par tous les gouvernements européens.
Parallèlement, des droites radicales se développent, renforcées par la dérive sécuritaire, les discours xénophobes et le racisme d'état. Entre les droites extrêmes et la droite bourgeoise traditionnelle, la perméabilité est de plus en plus forte, les compromissions avérées.
Face à ces offensives la résistance des partis sociaux libéraux reste ambigüe, au mieux faible.
En France, la volonté des possédants de faire payer femmes et hommes des classes populaires, de faire passer les contre réformes, comme celle des retraites particulièrement injuste pour les femmes et les jeunes, nécessite la mise en place d'un état autoritaire et policier.
De ce point de vue, l'été 2010 a été marqué par une radicalisation du discours et un passage de la xénophobie au racisme d'Etat. Le président de la République, le 18 juillet à Grenoble, a remis en cause la nationalité de Français-es issu-es de l'immigration. Il a également ouvertement stigmatisé et expulsé des groupes entiers en fonction de leur origine réelle ou supposée. À la suite, le gouvernement a mis en place une politique ultra sécuritaire prenant en otage et traumatisant la population de La Villeneuve. En parallèle le discrédit présidentiel et gouvernemental a été accentué par la mise à nu de l'affairisme et la collusion totale entre le pouvoir et le monde de l'argent et des privilèges.
Une crise politique s'est ouverte qui remet en cause la légitimité du gouvernement et pose la question de son départ.
Face à cette situation, un nombre croissant de citoyen-ne-s expriment un rejet de plus en plus fort du pouvoir en place et se mobilisent massivement dans la rue. Ces mobilisations fortes, répétées n'effacent pas la résignation qui persiste dans le monde du travail et dans la jeunesse face aux mesures projetées, en particulier parce que la droite exploite largement le fait qu'ailleurs en Europe ce sont les sociaux-libéraux qui mettent en application ces contre réformes. Grâce à l'appel ATTAC-Copernic, parallèlement à l'unité syndicale très large, des collectifs unitaires se sont mis en place dans une démarche citoyenne, dans de nombreux départements, ont impulsé des réunions unitaires et mené un travail d'explication en profondeur. Pour l'instant, la mobilisation actuelle sur les retraites s'appuie sur un large front politico-social difficilement comparable à la campagne des collectifs du NON de gauche au TCE en 2005. Cette mobilisation, pour prendre une plus grande ampleur, ne peut s'accommoder de l'attentisme des partis de gauche traditionnels qui pensent que la question des retraites sera réglée par le succès de la gauche en 2012.
Par ailleurs, la mobilisation s'amplifie en réaction au discours de Grenoble et contre le projet de loi Besson grâce à l'appel « Non à la politique du pilori ».
À ce projet global de régression doivent être opposés une forte mobilisation sociale, citoyenne et politique ainsi que l'élaboration d'un projet alternatif qui suppose :
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une nouvelle répartition des richesses et un autre développement,
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la réduction du temps de travail,
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la création d'emplois socialement et écologiquement utiles plutôt que la marchandisation de nos vies,
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l'appropriation sociale du système bancaire,
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une démocratie active et de nouveaux droits pour les travailleur-euse-s,
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la garantie de l'accès à toutes et tous aux droits fondamentaux,
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l'instauration d'une citoyenneté de résidence.
Les Alternatifs appellent à la démission immédiate du Président Sarkozy et de son gouvernement et à la dissolution de l'Assemblée Nationale. L'élection d'une assemblée constituante permettra la mise en place de nouvelles institutions démocratiques. Un large rassemblement doit se constituer sur ces objectifs. Les Alternatifs y contribueront.
Les Alternatifs seront partie prenante des débats et des initiatives permettant à la gauche alternative de se rassembler dans la perspective d'une nouvelle force politique. Ils renouvellent leur proposition d'assises de la gauche alternative, avec tous les partenaires disponibles dont la FASE.
Les Alternatifs soutiennent la mise en débat de la grève reconductible dans les assemblées les plus larges sur les lieux de travail.
Ils sont partie prenante des débats, des luttes, des grèves et des manifestations permettant le retrait total du projet de contre réforme des retraites. Ils combattent la politique raciste du gouvernement au sein d'un front politico-social qui défend les droits et les libertés et ils luttent contre toutes les discriminations.
Tous et toutes ensemble dans la grève
et dans la rue!
pour la coordination générale des Alternatifs